Économie

Le Nord, une économie agricole et de services

Avec ses 2105,43 km2, de superficie, une population de 1 067 177 habitants, en 2015, estimation de l’institut Haïtien de statistique et d’informatique (IHSI) dont 538 875, soit 50,49% constituent la population agglomérée. Nombre qui s’est accélèré dans le temps depuis le tremblement de terre de 2010. Le Département du Nord, avec Cap-Haitien comme chef-lieu, ville de plus de 270 000 habitants selon IHSI et 450.000 selon d’autres sources, représente le deuxième pôle d’activités économiques, sociales et institutionnelles du pays. Son économie quoique ne possédant aucune base solide et durable et malgré les contraintes techniques, institutionnelles, infrastructurelles se repose sur les activités agricoles (agriculture. Élevage et pêche). Le tourisme, l’artisanat, le commerce les activités agro-industrielles (Distillerie, Guildiverie, et petites industries alimentaires) et le Bâtiment.

Au point de vue socio-économique toutes les relations du Département du Nord tourne ou pivote autour du Cap-Haïtien et à un degré moindre du Limbé qui joue le rôle de pôle sous-régional pour la partie ouest du Département, et de Saint Raphaël qui constitue avec l’Estère les deux premiers marchés régionaux du pays d’envergure nationale.

Comme centre de distribution de service, Saint-Raphaël partage son rôle de leadership avec Pignon dans le social et l’économique. Ainsi sur le plan physiographique le Nord est subdivisé en trois (3) espaces distincts: la région du Cap-Haitien à laquelle s’adjoint l’Arrondissement de la Grande Rivière du Nord, la région Ouest du Département comprenant les montagnes humides qui s’articule autour de la ville du Limbé point de rupture de charge de ce sous-ensemble, la frange de la région naturelle du Plateau central que constitue l’Arrondissement de Saint Raphaël. Tous les chefs-Lieux de commune du haut Plateau central entretiennent des rapports avec les communes de l’arrondissement de Saint-Raphaël. Ainsi, Saint- Raphaël comme marché régional attire les habitants de Hinche, Maïssade, Saint-Michel de l’Attalaye,  Mombin Crochu, Carice. Il en est de même de Pignon qui commerce avec Hinche, Maïssade, Cerca Carvajal.

La commune du Limbé qui sert à l’écoulement de la production agricole et à l’approvisionnement en produits manufacturés de la partie ouest du Département entretient des rapports commerciaux importants avec Gonaïves, Port-au-Prince. Celle du Borgne, par l’entremise de son marché régional de Petit Bourg du Borgne approvisionne une partie du Nord-Ouest (Anse-à-Foleur, La Tortue, Port de paix Saint-Louis du Nord).

Les communes de Pilate et Plaisance ont des échanges commerciaux très étroits avec Gonaïves, l’Estère, Gros Morne, il est à noter que Gonaïves constitue un intéressant marché pour les produits du Nord.

La commune du Cap-Haitien, véritable plaque tournante de l’économie Départementale, le deuxième pôle économique national a une influence qui dépasse les limites du département avec les infrastructures portuaire et aéroportuaire qu’elle dispose, les deuxièmes en importance au pays. Elle entretient un commerce florissant avec Miami qui l’approvisionne en produits manufacturés et de premières nécessités. Elle maintient des rapports commerciaux avec la République Dominicaine, les îles Turck and Caicos, les Bahamas, Cuba, les États-Unis, etc. Elle centralise la quasi totalité des entrées et sorties observées dans le Nord.

Le Département du Nord bénéficie d’excellentes potentialités agricoles dues à une diversité de sols considérés parmi les meilleurs du pays (Plaine du Nord, Plaine du Limbé, La Plaine alluviale de Saint Raphaël et les différentes vallées qui s’y rencontrent). Aux trois espaces physiographiques que comptent le Département correspondent des types d’agricultures spécifiques: Dans les zones de montagnes humides sont cultivées principalement les produits de ventes traditionnels (café, cacao), les agrumes, l’igname et la banane. La zone de plateau produit (le maïs, le millet, l’haricot, la canne sucre), les produits maraîchers, le riz et le tabac à Saint Raphaël, et le manioc (Pignon) et dans la zone de plaine la canne à sucre, le manioc la banane, les agrumes, les céréales (riz, maïs) et les produits maraîchers en certains endroits.

Il est à noter que 25,4% du Département est irrigable. Cependant seulement 4,23% de celui-ci est irrigué. Sa superficie cultivable est estimée à 175156 hectares dont uniquement environ 150.000 ha est cultivée.

En dehors de l’Agriculture, l’élevage à petite échelle à cours sur l’ensemble du département, mais ne se pratique pas de façon efficace. Les bovins selon les dire des exploitants les plus performants et constituent, après l’élimination des porcins au début des années 80 la première source de capitalisation du paysan. Le bétail étant une forme d’épargne facilement mobilisable représente environ 10% à 20% des revenus des agriculteurs. Quant à la pêche, quoique restée à un stade artisanal et est liée à l’économie de subsistance, commence à prendre de l’importance. Le Département du Nord fait partie de la grande zone de Pêche de la cote Atlantique et possède plus de 125 kilomètres de côte et un plateau continental assez large d’environ 6 km par endroit.

Le secteur industriel, créateur de valeur ajoutée, malgré le fort potentiel qui existe n’est pas développé. Il est formé pour l’essentiel de petites unités de transformation des produits de base (canne à sucre, manioc, maïs), de fabriques de matériaux de construction, de fabriques de glace et d’eau traitée, de deux fabriques de boissons gazeuses. En 1989, selon l’étude « Développement et gestion des ressources en eau » Projet HAI/86/003, le secteur ne couvrait que 10% de la totalité des entreprises industrielles du pays et 3% des emplois de l’industrie.

Les recettes communales collectées annuelles au niveau du département sont relativement très faibles malgré une légère augmentation entre les exercices 1995-1996 et 1996-1997. Pour l’exercice fiscal 1996-1997, elles s’élevaient à 2.214.503,93 Gdes pour l’ensemble du Département. Cette valeur était fournie par les impôts locatifs 1.771.603,144 gdes, soit 80% des recettes communales de l’ensemble des communes du Département, la patente 332.175,59 gdes, soit 15% des recettes et les taxes sur les bestiaux 110.725,197 gdes, soit 5% des recettes. En valeur relatives, les recettes communales ont accusé pour la période 1996-1997 une augmentation de 27,11% par rapport à l’année antérieure.

En ce qui concerne les recettes internes (TCA, impôt sur le revenu, les droits d’assise, …) hormis la commune du Bas-Limbé, le volume accusé pour les cinq (5) années fiscales se chiffre à 161.095.767, 4 gourdes. A part dans l’exercice 93-94 que les recettes internes ont subit une légère baisse de 4,26% par rapport à l’exercice 1992-1993.